S'affranchir du regard des autres : 6 pistes pour t'aider à y parvenir
La peur de regard des autres est une sacrée empêcheuse de tourner en rond
La peur du jugement des autres fait partie des grandes peurs qui coupent les ailes.
Cela revient très régulièrement en consultation surtout quand on se lance dans un processus de changement.
« Mais si je fais ça, que vont penser mes amis, ma famille, mes collègues, supérieurs etc… ? »
« Si je commence à vivre la vie que je veux vraiment au fond, est-ce que les autres vont l’accepter ? et m’accepter moi dans ma version libre ? »
On a toutes et tous plus ou moins cette peur en nous à des degrés différents. Cela vient notamment de nos besoins de reconnaissance et d’appartenance au groupe et bien sur notre très fort besoin d’amour.
À grande dose, cette peur peut provoquer problèmes comme entre autres ( liste non exhaustive, n’hésite pas à partager dans les commentaires ce que tu rajouterais)
- Des paralysies, par peur on n’ose pas faire les choses que l’on aimerait ou que l’on devrait faire. Ne pas oser faire, c’est ne rien faire et attendre que peutêtre un miracle vienne nous sauver.
- Faire passer les désirs des autres avant les siens. Pour ne pas être juger, pour plaire, pour rester dans les bonnes grâces, on répond d’abord aux désirs et besoins des autres.
- À force, cela finit par ne plus s’écouter, et ne plus savoir ce que l’on désire vraiment. C’est comme si on perdait la connexion avec soimême ou comme s’il y avait une interférence dans la ligne entre nous et nous et on n’entend plus, on ne comprend plus et on finit par ne plus savoir ce que l’on veut vraiment.
- Vivre pour ce regard de l’autre et s’oublier petit à petit. C’est comme si on s’effaçait progressivement pour ne plus être vu.e et donc jugé.e.
- Se juger soi-même et laisser ce juge intérieur te dicter ta vie et tes choix. C’est un peu difficile de s’épanouir quand c’est lui qui guide nos pas.
Dans cet article je te propose 6 pistes de réflexions pour t’aider à t’affranchir petit à petit de ce regard de l’autre et de la peur du jugement.
- 1. Change ton point de vue
On a bien souvent l’impression que les autres sont en train constamment de nous juger.
En réalité, les autres sont certainement plus occupés à se demander ce que toi, tu penses d’eux, ce que toi tu pourrais juger de leurs dires, de leurs actions…
En réalité aussi, les gens sont aussi centrés sur eux-mêmes, sur leur vie, leurs problèmes, leurs désirs, leurs projets etc., ils ne passent donc pas leur temps à te juger, à te jauger, à vérifier ce que tu dis ou ce que tu fais. Ça, c’est plus certainement ton égo à toi qui pense qu’Untel est en train de se dire en te regardant que ce que tu fais est bizarre. Untel n’a peut-être même pas remarquer ce que tu faisais.
Quand tu as la désagréable sensation que tout le monde te juge, je t’invite à respirer profondément, et à poser ton regard autrement sur la situation. De plus haut, observe ces autres qui te font peur et dis-toi qu’ils sont eux-aussi en plein tâtonnement de la vie et qu’eux aussi ils tentent de se faire accepter…
- 2. Apprends à limiter le jugement que tu portes sur les autres
On récolte ce que l’on sème.
Si tu veux plus de bienveillance, sèmes-tu de la bienveillance ?
Il ne s’agit pas ici de faire un procès, cela arrive à tout le monde de juger, mais il est intéressant d’observer ces jugements qui viennent de nous-mêmes. Sur quoi portent tes jugements ?
Comment tu juges ?
Et est-ce que ce que tu reproches aux autres est quelque chose dont tu crains d’être jugé pour la même chose ?
Et si tu te lançais le défi de ne juger personne pendant une semaine ? Chiche ?
Et si tu te surprends à juger, rappelle-toi que c'est ok, et rajoute peut-être une pensée bienveillante pour la personne en question...
Je t’invite à prendre le temps d’observer, peut-être sur une semaine tous les jugements que tu as émis, que ce soit sur des inconnus dans la rue, tes amis, ta famille, des évènements etc.
Note tout ce que tu as vu passer, en toute bienveillance bien entendu, prends le comme un exercice d’analyse neutre.
Parfois tu pourras te rendre compte que ce que tu juges chez l’autre est ce qu’au fond tu juges pour toi-même.
Je t’invite à lire ou relire mon article sur l’ombre dans ce cas là ;)
- 3. Regarde au niveau de tes émotions : sont-elles ressenties et exprimés de manière fluide ?
Vis tu avec beaucoup d’anxiété ? Beaucoup de stress ? de peurs ? Peur de te mettre en colère ou de te mettre à pleurer ? Tes émotions sont intenses à l’intérieur de toi et tu as peur qu’elles débordent, qu’elles envahissent l’espace et que tu te fasses juger à cause d’elles ? Peut-être est-il temps de faire la paix avec elles, d’apprendre à les comprendre et à se laisser traverser.
Tes émotions peuvent être tes alliées aussi dans ta relation aux autres!
Je t’invite à fermer les yeux, respirer profondément et faire un état des lieux émotionnel à l’intérieur de toi. Que ressens-tu ? Quelles émotions sont présentes en toi, ici et maintenant ?
Si fermer les yeux, ce n’est pas ton truc, tu peux aussi prendre une feuille et un crayon et écrire ce que tu ressens. Sans jugement, sans interprétation de ta part. Juste une observation.
Et tu peux ensuite faire le même exercice en visualisant un moment vécu où la peur du jugement a été une difficulté pour toi. Observe ce que ça te fait ? Quelles émotions surgissent ?
Si cette étape est trop compliquée pour toi là maintenant, zappe-la. Il n’y a pas d’urgence à avancer, respecte avant tout ton rythme à toi !
La thérapie émotionnelle est une bonne partie de mon travail afin de t’aider vers plus de compréhension et une meilleure gestion des émotions.
- 4. Ne prends pas tout personnellement
Un des accord toltèque (les autres étant : que ta parole soit impeccable, n’en fais pas une affaire personnelle, ne fais pas suppositions et fais toujours de ton mieux).
Ce deuxième accord nous rappelle ce que les autres te disent, ou leur manière de réagir a plus à dire sur eux-mêmes que sur toi. Chacun.e sa carte de monde, sa paire de lunettes, sa réalité, et tout part de cette manière si personnelle de voir le monde.
Si une personne te critique, en réalité, elle se critique elle-même. Dans le sens où elle parle d’elle-même, de son point de vue à elle et finalement ça n’a peut-être bien aucun rapport avec toi sa critique ! Et rappelle-toi, un petit moyen mnémotechnique en cas de prise d’une remarque extérieure de manière personnelle : « l’avis des autres est la vie des autres ».
Je t’invite ici à interroger ce qui est touché en toi quand tu prends quelque chose personnellement. Cela vient dire quelque chose de profond sur toi-même.
- 5. Accepte de ne pas plaire à tout le monde
Et oui, c’est un dur fait de la vie, tu ne peux pas plaire à tout le monde !
Plaire à tout le monde, c’est plaire à personne.
Essayer de convenir à toutes et tous c’est se perdre au passage et une potentielle grosse fatigue. Tu dois t’adapter en permanence à chacun.e, te souvenir de ce que Bernard aime comme comportement et ne pas confondre avec ce que Marie-Josette déteste…
Bref, plus tu acceptes que certaines personnes ne peuvent pas t’apprécier, plus tu vas te rapprocher de celles qui t’adorent pour ce que tu es vraiment et t’acceptent tel.le que tu es.
Et puis toi d’ailleurs, tout le monde te plait ?
Je t’invite à questionner cette part de toi qui entretient cette idée que tu puisses et que tu doives plaire à tout le monde. Qui croit ça en toi ? Pour qui cette croyance est entretenue ? D’où vient ce besoin de plaire ? De plaire à qui ? Et que se passe-t-il en toi à l’idée de ne pas plaire à quelqu’un ? Est-ce un sentiment de rejet ? D’abandon ? D’injustice ? etc.
Ce sera sur ces sentiments là qu’il sera bon d’avancer, de venir guérir pour te sentir plus libre.
- 6. Apprends à mettre plus d’amour pour toi-même !
Au fond, bien souvent, la crainte du regard de l’autre cache un certain manque d’amour pour soi.
On recherche la reconnaissance à travers l’autre et à travers son regard.
Apprends petit à petit à mettre plus de bienveillance à ton sujet, plus de douceur pour toi-même. C’est un peu comme une découverte de toi-même de manière neutre et bienveillante. C’est ta propre Re-Connaissance.
L’amour de soi est un grand chemin qui passe par la connaissance de soi, la conscience de soi et la main tendue que l’on porte à soi-même pour venir panser nos blessures.
Je t’invite à lister toutes les choses que tu aimes chez toi, toutes les choses dont tu te sens fière. Tu pourras garder cette liste quelque part d’accessible facilement en cas de besoin.
Pour finir, si le regard des autres est un problème trop important pour toi, qu’il t’empêche de t’accomplir ou d’aller vers des relations saines. Cette peur peut venir d’une blessure de l’enfance enfuie qui peut paralyser la vie. Si c’est ton cas, n’hésite pas à te faire aider par un.e thérapeute pour dépasser cela.
C'est tout un parcours de se libérer du regard et du jugement d'autrui et il est tout à fait judicieux de se faire accompagner sur une partie de ce chemin.